Fida Mohissen - Ô toi que j'aime - Nour Assile,
un jeune d'origine syrienne au parcours singulier, cherche à se racheter d’un
épisode troublant de sa vie d'étudiant. Il se laisse convaincre que la seule issue
est le djihad et la mort en martyr. Arrêté, il se retrouve en prison. Marie
(jeune réalisatrice de documentaires) et Ulysse (metteur en scène) travaillent
avec des détenus radicalisés à la création d'un spectacle autour de la figure
du poète mystique Rûmi et de son maître Shams assassiné lors d'une période de
rare violence. Une entreprise difficile et courageuse quand on connaît l’extrême
hostilité des salafistes islamistes envers la mystique musulmane, le soufisme.
C'est à cette occasion qu'ils rencontrent Nour Assile. Malgré tous les obstacles,
ce travail théâtral aboutira à une représentation publique à l’issue tragique :
Ulysse est assassiné et Marie gravement blessée. Pourtant elle témoigne en
faveur de Nour Assile et éprouve le besoin de comprendre. Elle finit par
reprendre contact avec lui et l'incite à raconter son parcours, son histoire, ses
émotions... Une fiction témoignage, sur le thème de la rencontre des opposés,
où se mélangent réel, intime, irrationnel et tragique. Cette pièce de Fida Mohissen ressemble bien à un projet de vie. Il nous en parle depuis quatre ans, il nous a présenté des extraits puis des versions longues en lecture. En 2017, une première mise en espace nous avait permis de mieux comprendre les enjeux, mais aussi la difficulté de faire entrer une telle histoire dans un livre en tenant compte du plaisir du lecteur. Au cours des derniers mois, un travail important de clarification des différents parcours des personnages a permis tout à coup de mieux saisir le fil de l'histoire centrale et de maîtriser les parcours parallèles qui font tout l'intérêt de la pièce. Car oui, ça nous le savions depuis le début, le propos est tragique mais il est traité avec une distance, voire parfois un humour, qui rend encore plus insupportable sa proximité avec des faits que les médias nous rapportent presque au quotidien. Bref, nous sommes assez fiers de ce travail éditorial mené avec Fida et son équipe !
Disponible à la traduction en toutes langues. A proposer à la lecture des lycéens. De beaux débats en perspective.
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46 pages
6 comédiens 2 comédiennes
Texte théâtral
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