Christine Pérès / Jean Alsina - Raconter le corps - Ce livre salue la permanence d’un grand romancier, Juan Marsé (El caso del escritor desleído), joue avec l’hommage que rend le jeune Manuel de Prada à Ramón Gómez de la Serna avec Coños et Senos, s’attache aux auteurs les plus lus des nouvelles générations : Javier Marías (Todas las almas, Corazón tan blanco et Mañanas en la batalla piensa en mí), Antinio Muños Molina (Plenilunio), Julián Ríos (Larva), Lucía Etxebarria, témoin de l’essor de la littérature des femmes avec Amor, curiosidad, prozac y dudas, Beatriz y los cuerpos celestes et De todo lo visible y lo invisible. Le roman espagnol d’aujourd’hui n’est pas seulement symptomatique de la libération sexuelle de l’Espagne postfranquiste, sa modernité l’intègre pleinement à la littérature européenne. La littérature espagnole est bien passée, comme l’a dit un de ses critiques "de l’élision du corps et du désir à la prise de pouvoir de la pulsion corporelle comme unique réalité."
Au fil de la lecture, Christine Pérès et Jean Alsina proposent de croiser les regards sur le "corps des femmes", de plonger dans la métaphore de la langue du "sexe des mots au corps de l’écrivain", sans oublier les "corps meurtris et forces vives" que met en évidence une violence latente et sociale. Le roman espagnol contemporain construit un discours sur le corps et participe ainsi, avec les autres arts et les médias, du mouvement récent qui place le corps au premier plan. Mais il doit faire face à un autre défi : raconter le corps, c’est faire concurrence aux arts de l’image. Comment y parvient-il ?
On verra que le roman espagnol d’aujourd’hui n’est pas seulement symptomatique de la libération sexuelle de l’Espagne postfranquiste, sa modernité l’intégrant pleinement à la littérature européenne.
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128 pages
Texte de référence
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