Isabelle Reck - Sexe(s) en scène(s) - Un peu provocateur, le thème de ce volume est pourtant l’expression de cette Espagne de la Transition à la démocratie qui a fêté la libération des corps, corps et corps social, pour exulter les vertus du désordre et de "l’orgiaque" : le sexe a envahi la presse, le cinéma, la littérature, le théâtre.
Ce livre, qui réunit des spécialistes du théâtre contemporain et des auteurs dramatiques, parle surtout des textes et montages les plus récents mais aussi, bien sûr, des théâtres de la période franquiste et des années 70. Sexe et "théâtralité", sexualité et société, sexualité et mort, sexualité et pouvoir, tels sont les points d’ancrage des différentes réflexions développées ici. Au-delà des différences contextuelles, le sexe a été et semble le moyen de revivifier un théâtre espagnol en perte de "théâtralité", coupé de son origine et de son essence : les fêtes dionysiaques.
Après avoir exploré le Corps en scène en 2000, puis Le corps grotesque en 2001, l’équipe de chercheurs de "Roswita" interroge à nouveau l’une des formes de corps au théâtre qu’est (que sont) le(s) Sexe(s) en scène(s), dans le théâtre espagnol le plus récent. Bien présent dans le théâtre underground des années 70, du rituel macabre à la fête carnavalesque, le sexe a envahi – au temps de la Transition vers la démocratie – les médias et les arts, marquant aussi un théâtre qui célèbre la libération des corps au sortir de l’anathème.
Mais ne s’agit-il pas finalement, au-delà des différences contextuelles, de revivifier, par un retour aux origines dionysiaques, une théâtralité en perte de vitesse ?
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152 pages
Texte de référence
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